PAKISTAN - Actualité (1990-1996)

PAKISTAN - Actualité (1990-1996)
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République islamique du Pakistan

Politique intérieure

Le 6 août 1990, le président Ghulam Ishaq Khan annonce la révocation de Benazir Bhutto, en poste depuis décembre 1988. Le chef de l’État l’accuse de «corruption et de népotisme». Il nomme Premier ministre par intérim Ghulam Mustapha Jatoi. Ce dernier, ancien bras droit d’Ali Bhutto, est devenu un des principaux opposants à sa fille.

Le 24 octobre, le Parti du peuple pakistanais (P.P.P.), parti de Benazir Bhutto, subit une cuisante défaite aux élections législatives, ne conservant que 45 sièges sur les 217 à pourvoir, alors que la coalition qui lui est hostile, l’Alliance démocratique islamique (J.D.A.) qui regroupe 9 partis dont la Ligue musulmane, en obtient 105.

Le 6 novembre, Mian Nawaz Sharif, président de la J.D.A., devient Premier ministre. Il annonce la levée de l’état d’urgence proclamé en août après la destitution de Benazir Bhutto.

Le 12 février 1992, les forces de l’ordre ouvrent le feu sur les milliers de partisans de l’indépendance du Cachemire, partagé entre le Pakistan et l’Inde, qui participent à la marche organisée par le Front de libération du Jammu-et-Cachemire.

Le 12 avril 1993 intervient la huitième démission d’un membre du gouvernement depuis la fin de mars. Cette crise résulte de l’opposition existant entre le président et le Premier ministre, qui souhaite limiter les pouvoirs du chef de l’État. Le 18, le président révoque le Premier ministre et dissout l’Assemblée nationale. Il nomme le modéré Balakh Sher Mazari Premier ministre. Benazir Bhutto apporte son soutien au président. Le 22, les partisans de Benazir Bhutto – dont son mari, Asif Ali Zafari, qui est sous le coup d’inculpations criminelles – obtiennent la moitié des portefeuilles dans le gouvernement provisoire.

Le 26 mai, la Cour suprême déclare inconstitutionnelles les décisions prises par le président Ghulam Ishaq Khan. Le 27, Mian Nawaz Sharif, réintégré dans ses fonctions, obtient un vote de confiance de l’Assemblée.

Le 18 juillet, le président et le Premier ministre présentent leur démission en application d’un «compromis» imposé le 15 par le général Abdul Waheed, chef d’état-major des armées. Le 19, un Premier ministre intérimaire, Moeen Qureshi, est nommé.

Le 6 octobre, le P.P.P. remporte les élections législatives anticipées en obtenant 86 sièges sur 217. La Ligue musulmane de Mian Nawaz Sharif recueille 72 sièges. Le 19, Benazir Bhutto est élue Premier ministre.

Le 13 novembre, un collège d’élus nationaux et provinciaux élit Farooq Ahmed Leghari, sunnite, membre du P.P.P., à la présidence de la République.

Le 6 février 1994, le gouvernement déclare désormais interdites les pendaisons publiques, pratique instaurée par l’ancien président, le général Zia ul-Haq.

En février 1995, le gouvernement décide d’interdire certaines organisations extrémistes sunnites et chiites qui sont à l’origine de troubles meurtriers dans le Pendjab et à Karachi.

Le 21 décembre, l’explosion d’une voiture piégée aux abords d’un centre commercial, à Peshawar, fait une soixantaine de morts.

Le 5 novembre 1996, le président Farooq Ahmed Leghari destitue le Premier ministre Benazir Bhutto, dissout le Parlement et convoque des élections pour février 1997. Le chef de l’État accuse le Premier ministre de «népotisme, corruption et violation répétée de la loi» ainsi que d’être responsable de la mort de «milliers de personnes» lors de la répression, au cours de l’année, du mouvement autonomiste des Pakistanais d’origine indienne vivant à Karachi. C’est principalement le mari de Benazir Bhutto, Asif Ali Zardarir, lui-même ministre, qui est visé par les accusations de corruption. Le chef de l’État nomme Premier ministre par intérim l’ancien président du Parlement Meraj Khaled.

Vie économique

En 1991, Mian Nawaz Sharif lance un vaste programme de privatisations. Les investisseurs étrangers peuvent posséder jusqu’à 100 p. 100 des entreprises pakistanaises.

En septembre 1992, de graves inondations affectent les récoltes de riz et de coton, les principaux produits d’exportation.

En 1993, les dépenses publiques demeurent obérées par des crédits militaires absorbant 37 p. 100 des recettes de l’État, des effectifs pléthoriques dans la fonction publique et un service de la dette plus lourd. Le Premier ministre intérimaire Moeen Qureshi annonce, pour la première fois dans l’histoire du pays, l’imposition des grands propriétaires terriens, une féodalité qui occupe plus de la moitié des sièges à l’Assemblée nationale. Il accélère les privatisations, diminue les droits de douane, augmente les prix du blé pour en stimuler la production, des carburants pour en réduire la contrebande. Le F.M.I., qui avait suspendu son aide depuis 1990, annonce en septembre un crédit stand-by.

En 1994, la mauvaise récolte de coton et la poursuite d’une politique de rigueur contribuent à freiner la croissance de l’économie pakistanaise. L’afflux de capitaux étrangers explique en partie le maintien d’un fort taux d’inflation. Ceux-ci sont principalement affectés à l’amélioration de la distribution de l’électricité.

En 1995, la désorganisation de l’économie provoquée par la recrudescence des violences politiques et religieuses ainsi que par des mouvements sociaux conduit le pays à rompre une partie de ses engagements auprès du F.M.I. et à réduire son effort d’ajustement structurel.

En 1996, les résultats économiques continuent de se dégrader. Le déficit budgétaire et l’inflation augmentent. Le nouveau gouvernement par intérim instaure une politique d’austérité.

Relations internationales

Le 19 février 1990, François Mitterrand entame la première visite officielle d’un chef d’État français au Pakistan. Il donne son accord à la livraison d’une centrale nucléaire.

Le 19 janvier 1991, au cours de la guerre du Golfe destinée à libérer le Koweït de l’invasion irakienne, une majorité écrasante de Pakistanais se prononce, lors d’un sondage, en faveur du président irakien Saddam Hussein.

Le 17 septembre 1993, des soldats pakistanais et indiens échangent des coups de feu sur la frontière du Jammu-et-Cachemire, partie du Cachemire administrée par l’Inde: 3 Pakistanais sont tués.

Les 2 et 3 janvier 1994 à Islamabad, sous la pression des États-Unis qui redoutent une guerre nucléaire dans la région, le Pakistan et l’Inde abordent la question du Cachemire, mais les pourparlers aboutissent à une impasse.

Le 2 février, Benazir Bhutto se rend à Sarajevo avec son homologue turque pour soutenir le gouvernement bosniaque.

Le 5 février a lieu une grève générale de soutien aux séparatistes musulmans du Jammu-et-Cachemire.

Le 26 décembre, Islamabad demande la fermeture du consulat indien à Karachi, capitale économique du pays, où des affrontements intercommunautaires se déroulent depuis le début du mois.

En février 1995, le Premier ministre Benazir Bhutto se rend en visite aux États-Unis.

Le 19 novembre, l’explosion d’une voiture piégée devant l’ambassade d’Égypte à Islamabad fait au moins 16 morts. La capitale pakistanaise est considérée comme une plaque tournante du terrorisme islamique.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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